Cameroun: Beignet – Haricot-Bouillie, de la gloire à la disgrâce

Article : Cameroun: Beignet – Haricot-Bouillie, de la gloire à la disgrâce
Crédit: Ngpartner
11 août 2022

Cameroun: Beignet – Haricot-Bouillie, de la gloire à la disgrâce

Depuis quelques semaines, un curieux phénomène fait le tour de la toile et le buzz au sein de la population en général, sur les réseaux socio et plus principalement auprès des consommateurs d’un plat prisé Africain, le BHB. Il s’agirait de sa présumé toxicité décrétée par le Dr. Polain NZOBEUH, Biologiste Camerounais. Cette curieuse déclaration inquiète et exige qu’on s’y attarde un instant afin de comprendre son pourquoi.

plat de BHB. Crédit: Ngpartner

       « Le beignet est fabriqué à partir de la farine de blé, on rajoute le sel et du sucre. Ces trois constituants sont raffinés. On leur a enlevé la plus part de leurs nutriments », telles sont les récentes déclarations du Biologiste Camerounais Polain NZOBEUH, déclarations qui lui auront valu toutes les foudres du public et qui actuellement font le tour de la toile, alimentées par les supputations des uns et des autres sur le sujet.

        Revenons sur l’histoire du BHB (Beignet, haricot, bouillie). Nul ne peut dire exactement quand, comment et par qui ce plat est venu à nos existences. Il est composé de trois sous plats qui vont ensemble et font le bonheur de toutes les classes sociales sans exception. Il se consomme dans des lieux adaptés qui ont été baptisé du nom d’un de ces plats : LES BEIGNETARIAS et se consomme tous les matins et tous les soirs.

LE BEIGNET

  Il est produit à partir de la farine de blé fermentée le plus souvent toute une nuit à laquelle on a ajouté du sucre, de la levure et un peu de sel. Cette pâte fermentée est ensuite frite dans de l’huile hautement réchauffée.

Beignet encadré en bleu. Crédit: Ngpartner

LA BOUILLIE

Généralement extraite des graines de maïs trempées, d’autres céréales peuvent également faire l’affaire telles le riz et le blé. Pour l’obtenir prêt à la consommation, elle subit plusieurs étapes. La première consiste à faire fermenter dans de l’eau durant plusieurs jours les graines de maïs triées à l’avance, les extraire puis les écraser et les tamiser pour obtenir une pâte onctueuse qui servira à la préparation. Durant cette préparation on y ajoutera du sucre pour apporter du goût.

Bol de bouillie de maïs. Crédit Ngpartner

LE HARICOT

   Le haricot est un légume qui se cultive partout en Afrique. Sa préparation se fait au feu jusqu’à cuisson totale des graines. Celles-ci sont ensuite frites dans de l’huile et servit.

Graines de haricots; Crédit: Ngpartner

Dans tous les coins, les quartiers des villes au Cameroun, on trouve par ci par là divers points de consommation de ce plat prisé. Toutes les catégories sociales sans exception sont conviés à ces repas de groupe qui contribuent à entretenir le « vivre ensemble » et la « solidarité africaine ». Chefs d’entreprises, Directeurs généraux (DG), et même les hauts cadres de l’administration ne sont pas épargnés. Pourtant, le BHB serait toxique d’après les dires de monsieur Polain NZOBEUH, Biologiste camerounais, il le dit d’ailleurs en ces termes forts : «  le beignet, haricot, bouillit est le repas le plus toxique d’afrique ».

QUELS SONT SES ARGUMENTS ?

La farine de blé utilisée par les vendeuses de beignet, haricot, bouillie serait dans un premier temps de très mauvaise qualité car ne contenant pas certains principes actifs propres à protéger le consommateur. La longue fermentation vient ensuite lui ôter tous ses éléments nutritifs. Cette même farine est maintenant frite dans une huile de mauvaise qualité qui aurait été utilisée pour de multiples tours de fritures et encore réutilisée, ce qui rend le beignet hautement cancérigène. La même huile servira aussi à la friture du haricot qui, quant à lui proprement parlé, ne comporte aucun danger à la consommation du fait de sa grande richesse en protéines.

ALORS POURQUOI CETTE CABALE CONTRE LE DOCTEUR PAULIN NZOBEUH ?

         Suite à ces propos, le biologiste subit actuellement tous types d’attaques de la part des nostalgiques de ce plat qui refusent toute alternative à leur traditionnel BHB ainsi que de la plupart de tous ceux qui, faute de moyens financiers en ont fait un repas au quotidien. Certains en viennent même à s’interroger que si le BHB est le plus toxique des plats africains qu’en est-il de la cigarette, de la bière qui se consomment pourtant au quotidien ? Cette déclaration péremptoire serait donc la raison de cette déferlante ; d’ailleurs, en solidarité avec les consommateurs inconditionnés du fameux BHB, certaines célébrités camerounaises posent désormais devant un plat de BHB.

QUEL SERAIT L’IDEAL DANS CE CAS ?

        Une telle déclaration devrait faire l’objet de prudence de la part du consommateur car si il était avéré que le BHB tant prisé contienne des substances hautement cancérigènes et impropres à la consommation comme le prétend Polain NZOBEUH, alors il serait judicieux tout comme pour l’alcool et comme pour la cigarette, de consommer avec modération.

En attendant, le BHB continue de faire le bonheur des inconditionnés de la gastronomie camerounaise et africaine et aura encore de belles années devant lui.

Alors, consommons du BHB avec plaisir et surtout avec modération!

Par: Ngpartner

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