Délestages intempestifs au Cameroun : délestage ou détestage?

Article : Délestages intempestifs au Cameroun : délestage ou détestage?
Crédit: Ngpartner
30 juin 2022

Délestages intempestifs au Cameroun : délestage ou détestage?

Cet article relate l’univers chaotique des coupures intempestives d’électricité au Cameroun en ce début d’année 2022. Cette initiative d’en parler est motivée par le silence coupable des responsables du réseau électrique. Le silence de l’Etat ainsi que celui des décideurs.

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Poteau vétuste avec des connexions désordonnées. Crédit photo: Ngpartner

Il ne passe plus un jour au Cameroun où on ne s’interroge sur les raisons de ces coupures d’électricité intempestives, devenues récurrentes. Les populations se sont résignées à vivre avec et cela les handicape sur leur quotidien.

Le délestage électrique puisque c’est de cela dont il s’agit est un véritable fléau en Afrique. C’est devenu l’apanage d’un vécu quotidien dans toutes les villes du Cameroun. Le réseau de distribution de l’électricité serait devenu un bateau sans capitaine, navigant sans direction vers une destination inconnue. Sinon comment expliquer que dans un pays irrigué par des fleuves et des rivières, on puisse avoir autant de difficultés à alimenter convenablement les populations en électricité ? Les fréquences des coupures peuvent s’étaler sur une dizaine de jours, voire même sur tout un mois pour les zones les moins privilégiées. Tout se passe comme si désormais la distribution électrique tenait compte des paramètres sociologiques dont le commun des citoyens ne maîtriserait pas les rouages. On arrive à trouver des zones dites administratives qui sont plus ou moins épargnées ou qui subissent une fréquence de coupures relativement gérable et, d’autres zones par contre qui sont le souffre-douleur des coupures de courant. Dans la zone de la région de l’est du pays, toutes les villes et villages sont alimentés par un groupe électrogène archaïque consommant du carburant. Auriez-vous imaginez pareille réalité en plein 21ème siècle ? Que non ! Dans ce cas, l’astuce serait de rationner l’électricité méthodiquement par un procédé qui consisterait à alimenter certains quartiers en électricité sur une durée équivalente à la moitié de la journée, et ensuite couper le courant électrique pour le reste de la journée pour passer le relais à un autre quartier.

Pièce dans le noir total. Crédit photo : Matthew Henr depuis Burst

Il est donc question pour l’utilisateur d’avoir à sa disposition un calendrier qui le renseignera au quotidien sur les heures du rationnement ainsi que sur ceux du délestage (coupure), histoire pour lui de concentrer toutes ses tâches journalières qui nécessitent un apport en électricité. Vous l’avez sans doute deviné, cela impacte lourdement le vécu des populations ainsi que la machine économique de ce pays d’Afrique centrale autrefois réputé pour sa stabilité financière et le bien-être de ses populations ! On est donc tenté de se demander : qu’est ce qui n’a pas marché ?

         Aujourd’hui, pour cause de délestage on assiste au recul économique de cet ancien Eldorado du fait d’une industrie essentiellement tournée vers la consommation d’énergie électrique générée par les barrages, à la baisse du niveau scolaire du fait du rationnement de l’énergie. Cela entraîne la diminution du temps d’apprentissage des élèves et apprenants et progressivement au renfermement des populations qui y résident.

         Les citoyens les plus nantis pouvant s’offrir un groupe électrogène, restent les seuls à échapper à cette malédiction, même si parfois ils sont eux aussi confronté aux multiples pannes de ces petits appareils à électricité.

         Pourtant, il existe bien des solutions pérennes qui peuvent résoudre durablement ce problème propre au Cameroun et à certains pays d’Afrique qui ont la manne fluviale, c’est-à-dire ceux qui ont reçu de la nature le privilège d’être entourés d’eau de part et d’autre. Certains seront tenté de se demander : « Mais qu’attend- t-on ? » Ce n’est pas si simple !

        Pourtant, il suffirait d’investir dans  la construction des barrages modernes et veiller à la réhabilitation et à l’entretien constant des infrastructures déjà en fonctionnement. Tout cela dépendra d’une réelle volonté politique de la part des dirigeants et des principaux décideurs.

         Sortir le Cameroun du noir devient dès lors un véritable challenge. Et si l’on constate que ce pays bénéficie de toutes les conditions requises pour pallier son déficit énergétique, il devient dès lors impératif de se poser la question suivante  : qu’est-ce qui coince ?

             Alors de vous à moi délestage ou alors détestage ?

                                                                                                                       Ngpartner

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