Comme une bougie dans le vent : Hommage à Martinez Zogo

Article : Comme une bougie dans le vent : Hommage à Martinez Zogo
Crédit: Source: Piixabay, Crédit: Ri Butov
24 janvier 2023

Comme une bougie dans le vent : Hommage à Martinez Zogo

J’ai vu le summum de la barbarie,

J’ai vu la haine prendre le pas sur la raison et sur l’amour,

J’ai vu la mort frapper de sa main noire invisible, guidée par les ennemis de la liberté, les ennemis de la justice et de l’équité, les ennemis de la libre expression, les ennemis de penser autrement.

Silence au Cameroun on tue pour avoir osé parler !

Quel est donc ce pays où il faut se taire ? Se taire à tout prix ! Se taire face à la corruption qui gangrène inlassablement la société, se taire face aux détournements boulimiques des fonds publics, se taire face à une injustice criarde dans la répartition du patrimoine national, se taire face à la misère croissante qui galope tel un cheval de course, se taire face à l’octroi ciblé et orienté des marchés publics, se taire face à la « clanisation » de toute l’administration publique, se taire face à la déflagration du tissu économique du fait d’une mal gouvernance accentuée par l’incompétence, se taire lorsque les médiocres sont célébrés et les meilleurs relégués au second plan.

La semaine dernière, j’ai pondu un billet prémonitoire qui décrivait de façon détaillée, les maux de la société camerounaise. Un jour plus tard, Martinez Zogo était tué pour avoir dénoncé ces mêmes maux.

Martinez a choisi la libre parole, Martinez a opté pour la dénonciation, Martinez a décidé de parler quitte a y laisser des plumes !

Mais comment en est-on arrivés là ? A quel moment notre liberté d’expression nous a échappé ?

Martinez Zogo, digne fils de mon pays, tu as marqué ton bref passage sur terre par la pertinence de tes analyses et tes prises de positions. Tu avais le journalisme dans l’âme, d’où cette passion à dénoncer quitte à subir la séquestration, la flagellation, la torture et toutes les autres formes d’atteintes à ton intégrité tant physique que morale.

Martinez Zogo, tes bourreaux devaient profondément te haïr, sinon comment justifier une telle déferlante ? Ils ont martyrisé ton corps mais ils n’ont pas effleuré ton âme, ils ont brutalisé ta chair mais ils n’ont pas effleuré ton esprit, ils ont exposé ton corps mais ta dignité n’a pas été entachée.

Voilà à quel prix on paye la libre parole, voilà quel prix on paye pour avoir dénoncé, voilà quel prix on paye pour s’être rangé du coté de ceux qui n’ont point de bouche !

Mais à qui profite ta mort ?

Évidemment qu’elle profite à ceux là qui souhaitent noyer la démocratie, elle profite à ceux-là qui veulent nous ramener dans l’obscurantisme, elle profite à ceux qui ont mis un système en place et n’ont pas intérêt à ce que ça change, bref elle profite aux partisans du statut quo.

Mais que gagnent les tueurs de génies ? Que gagnent les défenseurs de la pensée unique ?

Martinez mon brave, courage, va et que la terre de nos ancêtres te soit légère !

Par NGpartner

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