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Guerre en Ukraine : Comprendre enfin les vrais enjeux pour mon continent, l’Afrique

La guerre que mène la Russie en Ukraine depuis le 24 février 2022 entrera bientôt dans sa deuxième année. Les populations africaines continuent quant à elles dans leur immense majorité, de pencher pour un soutien total à la Russie. C’est pourquoi je suis allé comprendre les raisons profondes de ce soutien et cela m’a permis de déceler le fond de l’affaire. J’ai pris la peine d’écouter religieusement les uns et les autres dans de francs échanges sans passion et je peux maintenant dire que j’ai été édifié. Les deux questions qui me taraudent maintenant sont celles de savoir s’il existe une guerre juste et  ensuite celle de savoir comment la reconnaître.

Drapeau Ukrainien
Drapeau Ukrainien, Crédit: Elg21

La guerre de nouveau aux portes de l’Europe

Le 24 Février 2022, le Président Russe Vladimir Poutine envoie ses troupes en Ukraine pour une « opération militaire » selon ses propres termes. Pourtant, de par l’utilisation de matériel militaire de pointe et la disproportion des frappes observées sur le terrain des opérations, tout laisse à croire que c’est de bel et bien d’une guerre qu’il s’agit.

Les différents belligérants se renvoient d’un côté comme de l’autre la responsabilité du déclenchement de cette autre grande guerre sur le territoire européen. Quant à moi,  j’aurai une  approche  plus humaniste parce que  je voudrais comprendre comment depuis le 24 Février 2022, l’homme serait devenu un loup pour l’homme. Comprendre pourquoi depuis bientôt deux ans, tout un pays est complètement mis en ruine, croulant sous les bombardements constants d’un voisin qui pourtant était jusqu’alors pacifique.

Enfant africain, Pixabay, Crédit: Manuelamilani

Face à cette déferlante de violences, tous les pays d’un monde jusqu’alors unipolaire, ont pris chacun position car faut le reconnaître, « lorsque la maison de ton voisin brûle, il faut immédiatement lui porter assistance de peur que les flammes ne se propagent et ne se retrouvent finalement sur votre propre maison ». Je me suis beaucoup intéressé à la position africaine qui semble ramer à contre courant des condamnations et des sanctions visant à mettre fin à cette folie.  Et donc, la majorité des personnes avec qui j’ai échangé sur ce sujet brûlant disent : « c’est l’Ukraine qui a provoqué la guerre », « l’Ukraine l’a bien cherché », « La Russie doit détruire cette maudite Ukraine »,  « Poutine c’est notre libérateur ». Voilà ce qui en ressort de mon enquête.

La grande indifférence Africaine

Partout dans nos pays, dans les rues de nos villes c’est en majorité un soutien à la Russie, à Vladimir Poutine qui pourtant à mon avis, est l’agresseur dans ce conflit.

Quelles sont donc  les raisons de ce soutien africain à la Russie ?

Pour cela, je n’hésiterais pas à faire un bond en arrière dans l’histoire, notre propre histoire.

 L’Afrique a  longtemps été le souffre douleur de l’histoire. Elle a souffert de l’esclavage, de l’impérialisme, de la colonisation et aujourd’hui elle souffre du pillage effréné de ses ressources. Le bloc occidental n’a eu aucune pitié pour ce continent. Il l’a complètement décapité et continu de le faire encore aujourd’hui avec l’aval des dirigeants de ce continent qui ont parfaitement remplacé l’ancien maître colon et servent de courroie de transmission entre les ressources de l’Afrique et l’ancien maître colon.

Vous l’avez compris, la position africaine dans le conflit Russo -Ukrainien est exclusivement « Revancharde ».

Les jeunes africains voient en la Russie et en son leader Vladimir Poutine, cette nation là qui n’a pas participé à l’impérialisme, à l’esclavage ni à la colonisation et qui viendrait rendre justice au continent africain en établissant avec ce dernier des relations  de coopération interétats et non de maître à élève comme l’occident le fait depuis des décennies. C’est tout autant vrai que cela pourrait faire rêver. Une Afrique débarrassée des velléités occidentales, une Afrique qui aura son mot à dire dans le concert des nations, une Afrique qui aura son influence sur les grandes décisions prisent pour l’avenir de la planète, bref une Afrique où il fera vraiment bon vivre. Sauf que moi je prendrais du recul car, à mon humble avis, entre états il n’y a que les intérêts qui comptent. La question qui revient immédiatement est celle de savoir : Faudrait-il remplacer l’ancien maître par un nouveau maître, ou alors l’Afrique doit elle elle-même prendre son destin en main ? Le destin Africain ! Un sujet désormais plus que d’actualité.

Main de cœur pour l’Ukraine, Pixabay, Crédit; Alexandra_Koch

Où se trouvent finalement les vrais intérêts de l’Afrique ?

J’ai poursuivi les échanges avec cet échantillon en leur donnant mes propres observations, ceci sans parti pris bien sû r! Alors s’en est suivi un certain nombre de questionnements.

  • Combien de produits d’utilité publique (ordinateurs, véhicules, appareils électroménagers divers ect…) sont produits de Russie et vendus en Afrique hormis des armes meurtrières ?
  • Combien de projets ONG d’aide aux populations africaines (construction des écoles, construction des ponts, constructions des infrastructures routières et ferroviaires, promotion de l’agriculture et octroi de matériel agricole et élevage) viennent de Russie ? Hormis la guerre contre le terrorisme ?
  • Quelle place la Russie occupe dans l’immigration des africains en quête d’un avenir meilleur et quelles sont les conditions de travail, d’intégration et de sécurité qu’elle  leur offre?
  • Combien de jeunes africains immigrés en Russie sont revenus dans leurs pays d’origine réaliser de gros investissements avec le fruit de leur travail dans ce pays ?
  • Quels sont les pays qui sont actuellement ouverts à l’immigration africaine, qui fabriquent des vrais cadres, qui offrent du travail bien rémunéré et une liberté d’aller et de venir ?

Le grand dilemme africain

Au cour de ces débats, un  dilemme apparaît…. Oui un vrai dilemme  qui est celui d’une Afrique qui se bat pour accéder  définitivement à la démocratie, au respect des droits de l’homme, à l’arrêt des emprisonnements politiques orchestrés par ses propres dirigeants qui, pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir, procèdent par toutes formes d’abus à la liberté d’expression et à toutes les autres libertés  avec celui d’une Afrique qui apporte un soutien indéfectible  à une nation autocratique qui a à sa tête un dirigeant qui empoisonne ses opposants, qui sème la terreur et qui refuse de donner à son peuple juste une once de liberté, qui dénigre la démocratie et qui promeut l’autoritarisme ! Un vrai dilemme que je nommerais désormais « le dilemme africain » !

Ma position n’est point partisane, j’essaye juste de comprendre. J’essaye de comprendre pourquoi du jour au lendemain on peut envahir son voisin  à tord ou à raison et transformer son pays en champ de ruine, j’essaye de trouver les justes mots pour comprendre telle barbarie. Et enfin pour dire que si l’Ukraine doit payer pour les crimes de l’occident en Afrique, alors, nous qui le pensons  ne sommes pas différents des « criminels occidentaux ».

L’Ukraine mérite la paix !

L’Ukraine mérite la stabilité !

L’Ukraine mérite son autonomie !

Alors contribuons ensemble à mettre fin à cette folie !

Par NGPartner


Ils ont cambriolé ma cafétéria cette nuit

La saison des pluies va de Mars à Octobre dans la Région de l’Ouest du Cameroun. Période favorable aux cambriolages et aux braquages. Cette nuit, j’en ai connu le goût amer. Ils m’ont tout pris ! A qui doit on attribuer la fulgurance de ce phénomène ? Aux populations ou aux autorités étatiques qui ont mieux à faire qu’a prendre en charge la sécurité des citoyens ?

La nuit des malfrats

Cette nuit, à une heure avancée, ces malfrats m’ont rendu visite. Profitant de l’absence d’un veilleur, ils ont fracturé la porte d’entrée ainsi qu’une fenêtre et ont tranquillement mis en œuvre leur basse besogne. Ceci en plein centre urbain où, à toutes les heures, les passants vont et viennent. Pourtant, tout le vacarme produit durant le casse aurait dû alerter le voisinage !

Mon pauvre pays, en plus d’être malade de différents maux, souffre également de l’insécurité. La fréquence des vols et braquages est tellement grande qu’on ne saurait énumérer les cas. Le phénomène en devient même insolite au point où une victime en racontant le déroulé des événements amène involontairement les auditeurs à rire aux éclats !

La porte fracturée au pied de biche. Crédit: Ngpartner

Ni police ni aide

Savez-vous qu’à Douala, une ville d’une capacité de 3,9 Millions d’habitants environ, tous les quartiers ne sont pas dotés de postes de gendarmerie ou de police ? Qu’ici il n’y a aucune patrouille ni de jour ni de nuit ? Savez-vous qu’ici lorsque vous êtes agressés dans votre domicile et que vous arrivez à composer le numéro vert (117) pour crier au secours, les gendarmes ou les policiers vous répondent que leur véhicule de service n’a pas de carburant ? Savez-vous que lorsque vous suppliez de vous venir en aide, les plus empathiques vous suggèrent de négocier avec les agresseurs ? De leur donner ce qu’ils réclament pour épargner votre vie ? Savez-vous que le cas le plus récent est celui du journaliste Martinez Zogo qui a été enlevé devant un commissariat où il avait longtemps cogné au portail en criant au secours ?

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Oh Cameroun ! pays de toutes les curiosités !

En 2005, les cambrioleurs sont entrés dans mon domicile après avoir fracturé la porte d’entrée. Pendant qu’ils essayaient de pénétrer, j’ai appelé ma mère qui à son tour a immédiatement appelé un poste de gendarmerie. Ce n’est que deux heures après le départ des malfrats que ces messieurs se sont pointés pour disaient-ils, récolter les indices ! Amusant non ?

Combien de familles ont perdu un proche à cause de ce comportement des forces de l’ordre ? Combien d’agressions à l’arme blanche ont prospéré du fait de l’arrivée tardive des policiers ?

Une insécurité grandissante

L’insécurité prospère du fait de l’indifférence de l’État, trop occupé à s’enrichir en détournant les fonds publics, à opprimer ceux qui osent dénoncer, à neutraliser ceux qui osent lorgner le pouvoir du président de la République.

Ah République bananière !

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L’insécurité fait son bonhomme de chemin du fait du manque criard d’éclairage public. Savez-vous que les grandes avenues qui mènent aux domiciles des grandes autorités camerounaises n’ont même pas d’éclairage public ? Ces messieurs s’orientent aux phares de leurs véhicules de luxe pour accéder la nuit à leurs domiciles tout aussi paradisiaques. « Ca fait quoi ? », disent-ils ! Tant qu’on s’empiffre de milliards détournés sur le trésor national !

L’insécurité avance à grands pas du fait de la corruption avancée et du phénomène des pots de vins. A peine un malfaiteur est appréhendé et remis aux forces de l’ordre que quelques heures après, pour avoir donné une somme d’argent, il est aussitôt remis en liberté. Le rengorgement des prisons ne facilite pas non plus la tâche, la population carcérale se multipliant par 100 du nombre normal.

Entre temps, nous autres pauvres citoyens, continuons de souffrir, de pleurer, d’implorer le ciel dans l’attente d’une aide qui ne viendra certainement jamais !

Ils ont cambriolé ma cafétéria la nuit dernière. Je n’ai que mes yeux pour pleurer car je sais que dès demain, je retournerai inévitablement au chômage.

Par NGPartner


Un an après l’invasion de l’Ukraine, comprendre la position de l’Afrique

24 février 2023 : premier anniversaire d’une attaque injustifiée de la Russie de Vladimir Poutine contre une Ukraine libre et indépendante. Une année après, l’Afrique affiche toujours une position ambiguë.

Crédit : DimitroSevastopol, de Pixabay

Il est si simple de détruire que de construire, si facile de donner la mort que de créer, si aisé de porter la désolation et le chaos tant que cela flatte notre ego et renforce notre position de domination sur l’autre.

J’ai fait un rêve cette nuit. Dans ce rêve, j’ai vu mon continent prendre officiellement et courageusement position face à la barbarie et à l’obscurantisme. J’ai vu l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Congo, le Cameroun, la Guinée, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, le Rwanda, le Gabon faire face à l’invasion Russe en Ukraine et dire : stop, c’en est trop !

J’ai aussi vu le Mali, le Botswana, la Cote d’ivoire, le Sénégal, le Liberia, le Burkina Faso se lever et protester contre la boucherie suite aux bombardements de Vladimir poutine sur des innocents, sur des enfants, sur des femmes et sur des vieillards ukrainiens. Ensuite je me suis réveillé pour constater que l’Afrique est toujours désespérément silencieuse, indifférente, soutenant la sauvagerie en plein 21ème siècle tout en brandissant des slogans pour justifier la brutalité.

Aux racines de l’histoire

Revenons dans l’histoire pour comprendre la position de l’Afrique face au drame qui se joue actuellement sur le sol ukrainien.

L’esclavage d’abord, puis la colonisation un peu plus tard, auront contribué à durcir les cœurs des africains. Ces périodes de douleurs, de souffrance, de torture, de déportation avec à la manœuvre l’homme blanc ont fait des africains des êtres insensibles et indifférents. La misère des populations du fait de l’exploitation boulimique des richesses africaines par l’occident a réveillé le sentiment de dignité longtemps resté enfoui des africains. Il est dès lors plus qu’impératif de se liguer contre toute entreprise occidentale en Afrique et hors d’Afrique ceci par solidarité historique.

L’exploitation anarchique des ressources de l’Afrique a aussi été sur tous les plans encouragée, il faut le préciser, par la cupidité et l’égoïsme des dirigeants qui ont préféré mettre en avant leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de leurs peuples. Les Africains ne pensent plus qu’à s’affranchir de l’ancien colon quitte à ouvrir la porte à la Russie qu’elle ne connaît pourtant qu’à peine.

Faudrait-il pour autant remplacer un ancien maître par un nouveau ?

On entend partout ici sur le continent des slogans tels que : « Cette guerre contribuera à refaire l’échiquier géopolitique mondial et permettra à l’Afrique de se frayer une place dans le concert des nations ». Je ne suis pas dans le secret des dieux pour confirmer ou réfuter ces allégations, mais je sais par amour pour l’humain dans toute sa globalité que des enfants meurent en Ukraine, tout comme des vieillards. Je sais que c’est Poutine qui attaque l’Ukraine Je sais aussi que c’est tout un pays qui croule sous les bombes et qui devra tôt ou tard être reconstruit. Je sais que le petit ukrainien qui meurt sous les balles russes ne connaît peut être pas l’Afrique. Je sais que le vieillard ukrainien qu’on tuera cet après midi n’a jamais mis les pieds en Afrique. Puis je sais que cette ukrainienne qui sera veuve ce soir parce que son mari mourra au front n’a jamais exploitée la moindre ressource en Afrique.

Manifestation de soutien aux Ukrainiens. Crédit photo : Crown – Unsplash

La position ambiguë des dirigeants Africains face à la boucherie ukrainienne contribue fortement à durcir les ambitions de Poutine qui a très bien compris qu’il était enfin temps pour la Russie, faute d’avoir participé à la colonisation en Afrique, de s’y procurer des territoires. Il a surtout compris que l’Afrique est un grand réservoir de ressources humaines et économiques avec à la tête de chaque État une marionnette. Comme pour justifier le dicton : « pas d’intérêt pas d’action ».

Se lever et se battre

Remplacer l’ancien maître par un nouveau est-il la solution aux maux de l’Afrique ? A mon avis, non ! Tout comme la Chine l’a fait autrefois, l’Afrique gagnerait à se lever, se battre et mettre dehors toutes les forces d’occupation pour être enfin maîtresse de sa destinée. Ça prendra le temps que ça prendra, mais la libération ne viendra que de la prise de conscience collective des peuples africains et de la lutte acharnée pour arracher leurs libertés et leurs autonomies.

Soutenir Poutine dans l’espoir qu’il serait le Messi ne contribuera qu’à nous replonger dans une nouvelle ère de soumission et de souffrances.

Soutenir Poutine serait soutenir l’envahisseur que nous disons combattre car l’Ukraine est une nation indépendante qui se bat face à un agresseur.

Alors mes frères africains, soyons lucides, le salut ne vient pas de Russie !

Par Ngpatner


Comme une bougie dans le vent : Hommage à Martinez Zogo

J’ai vu le summum de la barbarie,

J’ai vu la haine prendre le pas sur la raison et sur l’amour,

J’ai vu la mort frapper de sa main noire invisible, guidée par les ennemis de la liberté, les ennemis de la justice et de l’équité, les ennemis de la libre expression, les ennemis de penser autrement.

Silence au Cameroun on tue pour avoir osé parler !

Quel est donc ce pays où il faut se taire ? Se taire à tout prix ! Se taire face à la corruption qui gangrène inlassablement la société, se taire face aux détournements boulimiques des fonds publics, se taire face à une injustice criarde dans la répartition du patrimoine national, se taire face à la misère croissante qui galope tel un cheval de course, se taire face à l’octroi ciblé et orienté des marchés publics, se taire face à la « clanisation » de toute l’administration publique, se taire face à la déflagration du tissu économique du fait d’une mal gouvernance accentuée par l’incompétence, se taire lorsque les médiocres sont célébrés et les meilleurs relégués au second plan.

La semaine dernière, j’ai pondu un billet prémonitoire qui décrivait de façon détaillée, les maux de la société camerounaise. Un jour plus tard, Martinez Zogo était tué pour avoir dénoncé ces mêmes maux.

Martinez a choisi la libre parole, Martinez a opté pour la dénonciation, Martinez a décidé de parler quitte a y laisser des plumes !

Mais comment en est-on arrivés là ? A quel moment notre liberté d’expression nous a échappé ?

Martinez Zogo, digne fils de mon pays, tu as marqué ton bref passage sur terre par la pertinence de tes analyses et tes prises de positions. Tu avais le journalisme dans l’âme, d’où cette passion à dénoncer quitte à subir la séquestration, la flagellation, la torture et toutes les autres formes d’atteintes à ton intégrité tant physique que morale.

Martinez Zogo, tes bourreaux devaient profondément te haïr, sinon comment justifier une telle déferlante ? Ils ont martyrisé ton corps mais ils n’ont pas effleuré ton âme, ils ont brutalisé ta chair mais ils n’ont pas effleuré ton esprit, ils ont exposé ton corps mais ta dignité n’a pas été entachée.

Voilà à quel prix on paye la libre parole, voilà quel prix on paye pour avoir dénoncé, voilà quel prix on paye pour s’être rangé du coté de ceux qui n’ont point de bouche !

Mais à qui profite ta mort ?

Évidemment qu’elle profite à ceux là qui souhaitent noyer la démocratie, elle profite à ceux-là qui veulent nous ramener dans l’obscurantisme, elle profite à ceux qui ont mis un système en place et n’ont pas intérêt à ce que ça change, bref elle profite aux partisans du statut quo.

Mais que gagnent les tueurs de génies ? Que gagnent les défenseurs de la pensée unique ?

Martinez mon brave, courage, va et que la terre de nos ancêtres te soit légère !

Par NGpartner


Cameroun : bilan de 40 années de détournements de fonds en toute impunité

Bienvenue au Cameroun ! Bienvenue dans mon pays. Je t’invite dans l’antre de tous les maux sociaux : du vol à ciel ouvert, de la corruption, des dessous de tables, des détournements chroniques des fonds publics et de l’appauvrissement inhumain des populations par une minorité d’individus sanguinaires et sectaires. Le mal devient si profond au point où mon silence serait complice et aveu d’échec. Viens avec moi découvrir cette curiosité planétaire qu’est mon pays, pays où on peut en une seule journée devenir milliardaire sans aucune justification.

Argent de la corruption. Crédit : Pixabay

Plus une journée ne passe au Cameroun sans qu’un scandale de détournement ne soit mit au grand jour. Scandales après scandales, tel est le quotidien du citoyen camerounais. Tout débute il y a quarante ans aujourd’hui, après le transfert du pouvoir du feu Président Ahmadou Ahidjo  pour le Président actuellement aux affaires Paul Biya, qui cumule à ce jour 40 années de règne sans partage. Le Président Ahmadou Ahidjo dans son discours de démission dira: « Notre pays dispose d’atouts importants. L’unité nationale consolidée, des ressources nombreuses, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde ».

       Quarante années après, toutes les réserves du trésor national se retrouvent dans les poches des particuliers. Une poignée de milliardaires, que dis-je ; de multi milliardaires, car tiens toi tranquille, la fourchette du montant du détournement au Cameroun se chiffre en centaines de milliards par individu en moyenne. Les auteurs de ces actes inhumains et barbares se retrouvent dans les hautes sphères du pouvoir politique à Yaoundé la capitale. Cette minorité, membre du sérail, proche ou pas du pouvoir, se livre à ces pratiques odieuses sans aucun remord au détriment d’une population désespérément appauvrie, qui n’arrive plus à survivre et qui à ce jour fait face à un taux du salaire minimum garanti (SMIG) de 36 270 francs cFA. Misère, souffrance, douleur, mort : tels sont les conditions du Camerounais.

coffre vidé
Coffre vidé. Crédit : Pixabay

Mais qu’est ce qui n’a pas marché ?

Après l’accession à la magistrature suprême du Président Paul Biya en 1982, ce dernier fait face à une tentative de renversement (coup d’état) qui aurait selon certaines sources, contribué à modifier sa ligne de politique intérieure qui au départ mettait le bien-être des populations au dessus de tout. Désormais, il sera exclusivement question de protéger son pouvoir. Plus aucune politique de développement, de sécurisation des acquis ou de soucis du bien-être de la population n’est mis en place. Seule politique à appliquer : la conservation à tous prix du pouvoir, quitte à sacrifier tous les autres aspects de la vie de la nation. Certains disent que c’est ayant constaté cette phobie de la perte de son pouvoir de l’homme fort de Yaoundé, que son entourage l’aura encouragé à se replier sur lui-même, leur laissant ainsi le loisir et le champ libre pour piller de façon boulimique les deniers publics.

Quelques exemples de pilleurs célèbres : Mr Basile Atangana Kouna, Directeur général de la société des eaux camwater, Mr Jean William Sollo Ex Directeur général de la société des eaux camwater, Mr Edgard Alain Mebe Ngo’o, Ancien ministre de la défense, Abah Abah Polycarpe, ancien Ministre des finances, feu Gervais Mendo ze, ancien Directeur de la télévision nationale CRTV, Essimi Menye Lazare aujourd’hui en fuite aux USA, anciens ministre des finances, la liste est exhaustive. Des vives rumeurs courent même sur la découverte des stocks de billets de francs CFA retrouvés dans des domiciles privés ces derniers temps.

Le réveil tardif

Tapi dans sa tour d’ivoire, le capitaine du bateau Cameroun, absent et inconscient de la situation des détournements de ses collaborateurs qui volent à ciel ouvert les biens de la république, n’aura que trop tard un sursaut de réveil. Les caisses sont entièrement vides, le trésor public s’écroule, c’est le break up total. A cet effet, l’opération épervier sera lancée en 2006 avec l’espoir d’appréhender et de recouvrir une partie des fonds détournés. Plusieurs pontes du régime se sont retrouvées appréhendés et incarcérés dans les prisons du Cameroun, les arrestations se sont multipliées et étendues jusque dans les régions du pays. Tout récemment, informé de nouveaux scandales de détournements mis en lumière, le Président Paul Biya est de nouveau monté au créneau à l’occasion de son discours de fin d’année. Il a relancé cette opération, cette fois-ci axée sur la gestion des fonds Covid ainsi que sur la construction des stades de la CAN, qui auront englouti à eux seuls des centaines de milliards et qui ne sont toujours pas livrés à ce jour !

La grande interrogation

Des années après son lancement, aucun bilan n’est fait, aucun rapport ni information susceptible de rassurer les pauvres populations qui croupissent dans la misère.

Combien de francs cfa ont été recouvert ?

Combien de francs cfa ont été injectés dans les projets de développement pour améliorer le quotidien des camerounais ?

Combien de francs cfa restent-ils à recouvrer ?

En attendant, c’est le flou total. Nul ne peut répondre à ces questions, aucun changement n’a été opéré dans le quotidien du camerounais. Entre temps, aucune pause n’est faite, malgré la dissuasion de l’opération épervier, le vol, les détournements poursuivent leur bonhomme de chemin. Plus personne ne recule devant la tentation de plonger la main dans la caisse, de s’enrichir illicitement. La politique du « mapartisme » est en branle, chacun veut sa part, chacun veut puiser avant qu’il n’y ait plus rien à prendre et les montants ne se chiffrent pas en centaines ni en millions mais en milliards de francs cfa !

D’aucun pensent que la solution viendra du changement à la tête des institutions. Pour ma part, je suis persuadé qu’il n’en est rien. La fin des détournements viendra surtout du changement de mentalité, de la réintroduction de la morale et de la notion du patriotisme, de la crainte de la chose publique et enfin de la déclaration des biens ainsi que de la justification de leur acquisition.

Ainsi va mon pays en ce début d’année, pays de corruption, de détournement, et de vol à ciel ouvert.

Cameroun pays des lions indomptables, pays jadis riche et prospère, Afrique en miniature pauvre de toi !

Par Ngpartner


American green card Lotery, au secours ! ils veulent tous partir !

Cela fait bien quelques années que j’observe ce phénomène qui se produit une fois l’an d’octobre à Novembre sur l’Afrique toute entière en général et au Cameroun en particulier. Vous l’aurez deviné sans effort, il s’agit bien évidement du phénomène de la loterie américaine que d’aucun appelleront green card lotery. Mon billet ce matin exprime un étonnement face au phénomène qui prend de l’ampleur tout en essayant de le comprendre.

Passeport américain. Crédit : Pixabay

Octobre – Novembre, période de la liesse populaire autour des secrétariats bureautiques et Cyber café dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam etc.. Sans oublier tous les autres coins du pays. Cette année encore la tradition a été respectée, sauf que l’engouement a pratiquement battu tous les records. Tout le monde veut partir, personne ne veut plus rester dans ce pays, nul ne croit plus en ce pays qui tue tout espoir. Cameroun pays du désespoir, pays de la résignation, pays de la honte… Jeunesse autrefois ambitieuse et dynamique qui aujourd’hui résignée, trouve un peu de réconfort dans l’alcoolisme, les drogues et j’en passe…

Drapeau américain avec dessus des mains matérialisant la mixité raciale. Crédit : Pixabay, Ralph-Fotos

Histoire de la green card ou lotery américaine

La petite histoire dit qu’en 1987 le président américain de l’époque, plus précisément le Président Ronald Reagan, dans le souci de redonner à l’Amérique, une apparence de mixité où on retrouverait plusieurs catégories de populations, lance cette opération de recrutement des immigrés à qui la nationalité américaine leur sera octroyée pour vivre et travailler sur le sol américain.

A partir de ce jour, tout a basculé en Afrique. Au Cameroun c’est l’euphorie collective en cette fameuse période. Les règles du jeu sont les suivantes :

  • Avoir dans un premier temps 18 ans révolus le jour où vous postulez ;
  • Avoir un minimum d’instruction, d’aucun diront que la détention d’un baccalauréat au moins augmenterait les chances d’être retenu ;
  • Puis produire une photo 4×4  de vous avec des caractéristiques strictes. Le remplissage d’un formulaire se fait ensuite en ligne sur le site www.dvlottery.state.gov.

Aucune restriction d’âge n’étant requise, tout le monde peut jouer. J’ai vu des personnes âgées de la tranche 50 à 70 ans se prêter à l’exercice ! Il faut à tout prix quitter cet enfer ! Mais à quel moment le Cameroun serait devenu un véritable enfer où il ne fait plus bon vivre et où la solution réside dans la fuite ?

Joueur à la loterie Américaine d’age mûr, Crédit: Ngpartner

Mais pourquoi veulent ils tous partir ?

Depuis l’accession du Président Paul Biya à la magistrature suprême, les conditions de vie des camerounais n’ont cessées de se dégrader. Au fil du temps, toutes les sociétés ont été progressivement privatisées du jour au lendemain, les salaires des fonctionnaires ont connus plusieurs coupes drastiques, les investisseurs ont perdu confiance face aux tracasseries administratives, la corruption gangrène ce pays d’Afrique centrale et rien ne parvient à freiner sa course, pas même l’opération épervier lancée en 2006 par le président Paul Biya qui s’avérera plus tard être en fait une campagne d’épuration de toute opposition au président ainsi que ceux de son entourage qui osent lorgner le fauteuil présidentiel. Le favoritisme qui ôte toute chance d’émergence aux talents s’installe dans tous les secteurs de la vie public et politique, la médiocrité est célébrée. Cameroun pays de tous les vices, l’alcoolisme gagne le milieu jeune, le banditisme a établi son nid dans toutes les grandes villes du pays, l’incivisme est le lot quotidien.

Je constate cet engouement croissant au jeu de loterie américaine ou green card juste après 2018. Faisant suite aux élections présidentielles, date à laquelle Paul Biya usera de ses soutiens et de la machine électorale frauduleuse acquise à sa cause pour se maintenir une fois encore au pouvoir. A l’approche de ces élections, la jeunesse avait espéré enfin un changement à la tête de l’état, surtout que cette jeunesse avait porté ses espoirs de changement sur le leader politique Maurice Kamto. Désillusionnées par le maintien de Paul Biya au pouvoir, désormais tous veulent partir. Chômeurs comme travailleurs, car en réalité même ceux qui ont un petit job ne joignent plus les deux bouts avec la cherté de la vie ; l’espoir a foutu le camp ! Les produits de première nécessité flambent jour après jour. Au Cameroun une phrase est à la mode : « Si tu as l’huile Mayor dans ta cuisine, du gaz et du pain alors tu es dans une secte »

Passeport Américain. Crédit : Pixabay, Cytis

Les Avantages de la green Card

Une fois présélectionnée, le candidat au départ doit se rendre dans une ambassade Américaine pour un coaching qui se poursuivra jusqu’à son départ pour le territoire Americain. Toujours est-il qu’en gros, une carte verte te donne droit à la nationalité américaine qui est un véritable graal, car tient toi tranquille, même certains immigrés déjà sur le sol américain jouent à la green card dans l’espoir de gagner ainsi leur nationalité américaine. Tiens ! Pour la petite histoire : ma sœur aînée qui y est déjà depuis bientôt 10 ans n’a jusqu’à ce jour qu’une carte de résidente qu’elle renouvelle chaque année. Elle aussi joue tous les ans. Moi je joue également car, j’ai espoir qu’un jour, je fuirais l’enfer camerounais, on dit ici que si tu meurs dans ce pays et qu’au jugement dernier l’enfer t’es destiné, sache que tu auras fait l’enfer deux fois de suite ! Je rêve aussi d’un El Dorado où je pourrais travailler et vivre du fruit de mon travail ! Je rêve aussi d’un pays libre où les droits de l’homme seront respectés, où tout le monde trouvera sa place, où toutes les catégories sociales vivront en harmonie, je rêve surtout de manger à ma faim en assurant en même temps un avenir radieux à ma progéniture. Alors, vu sous cet angle, la loterie Américaine a encore de beaux jours devant elle ! Vive l’Amerique, vive la green card !

Par Ngpartner


Cameroun: Beignet – Haricot-Bouillie, de la gloire à la disgrâce

Depuis quelques semaines, un curieux phénomène fait le tour de la toile et le buzz au sein de la population en général, sur les réseaux socio et plus principalement auprès des consommateurs d’un plat prisé Africain, le BHB. Il s’agirait de sa présumé toxicité décrétée par le Dr. Polain NZOBEUH, Biologiste Camerounais. Cette curieuse déclaration inquiète et exige qu’on s’y attarde un instant afin de comprendre son pourquoi.

plat de BHB. Crédit: Ngpartner

       « Le beignet est fabriqué à partir de la farine de blé, on rajoute le sel et du sucre. Ces trois constituants sont raffinés. On leur a enlevé la plus part de leurs nutriments », telles sont les récentes déclarations du Biologiste Camerounais Polain NZOBEUH, déclarations qui lui auront valu toutes les foudres du public et qui actuellement font le tour de la toile, alimentées par les supputations des uns et des autres sur le sujet.

        Revenons sur l’histoire du BHB (Beignet, haricot, bouillie). Nul ne peut dire exactement quand, comment et par qui ce plat est venu à nos existences. Il est composé de trois sous plats qui vont ensemble et font le bonheur de toutes les classes sociales sans exception. Il se consomme dans des lieux adaptés qui ont été baptisé du nom d’un de ces plats : LES BEIGNETARIAS et se consomme tous les matins et tous les soirs.

LE BEIGNET

  Il est produit à partir de la farine de blé fermentée le plus souvent toute une nuit à laquelle on a ajouté du sucre, de la levure et un peu de sel. Cette pâte fermentée est ensuite frite dans de l’huile hautement réchauffée.

Beignet encadré en bleu. Crédit: Ngpartner

LA BOUILLIE

Généralement extraite des graines de maïs trempées, d’autres céréales peuvent également faire l’affaire telles le riz et le blé. Pour l’obtenir prêt à la consommation, elle subit plusieurs étapes. La première consiste à faire fermenter dans de l’eau durant plusieurs jours les graines de maïs triées à l’avance, les extraire puis les écraser et les tamiser pour obtenir une pâte onctueuse qui servira à la préparation. Durant cette préparation on y ajoutera du sucre pour apporter du goût.

Bol de bouillie de maïs. Crédit Ngpartner

LE HARICOT

   Le haricot est un légume qui se cultive partout en Afrique. Sa préparation se fait au feu jusqu’à cuisson totale des graines. Celles-ci sont ensuite frites dans de l’huile et servit.

Graines de haricots; Crédit: Ngpartner

Dans tous les coins, les quartiers des villes au Cameroun, on trouve par ci par là divers points de consommation de ce plat prisé. Toutes les catégories sociales sans exception sont conviés à ces repas de groupe qui contribuent à entretenir le « vivre ensemble » et la « solidarité africaine ». Chefs d’entreprises, Directeurs généraux (DG), et même les hauts cadres de l’administration ne sont pas épargnés. Pourtant, le BHB serait toxique d’après les dires de monsieur Polain NZOBEUH, Biologiste camerounais, il le dit d’ailleurs en ces termes forts : «  le beignet, haricot, bouillit est le repas le plus toxique d’afrique ».

QUELS SONT SES ARGUMENTS ?

La farine de blé utilisée par les vendeuses de beignet, haricot, bouillie serait dans un premier temps de très mauvaise qualité car ne contenant pas certains principes actifs propres à protéger le consommateur. La longue fermentation vient ensuite lui ôter tous ses éléments nutritifs. Cette même farine est maintenant frite dans une huile de mauvaise qualité qui aurait été utilisée pour de multiples tours de fritures et encore réutilisée, ce qui rend le beignet hautement cancérigène. La même huile servira aussi à la friture du haricot qui, quant à lui proprement parlé, ne comporte aucun danger à la consommation du fait de sa grande richesse en protéines.

ALORS POURQUOI CETTE CABALE CONTRE LE DOCTEUR PAULIN NZOBEUH ?

         Suite à ces propos, le biologiste subit actuellement tous types d’attaques de la part des nostalgiques de ce plat qui refusent toute alternative à leur traditionnel BHB ainsi que de la plupart de tous ceux qui, faute de moyens financiers en ont fait un repas au quotidien. Certains en viennent même à s’interroger que si le BHB est le plus toxique des plats africains qu’en est-il de la cigarette, de la bière qui se consomment pourtant au quotidien ? Cette déclaration péremptoire serait donc la raison de cette déferlante ; d’ailleurs, en solidarité avec les consommateurs inconditionnés du fameux BHB, certaines célébrités camerounaises posent désormais devant un plat de BHB.

QUEL SERAIT L’IDEAL DANS CE CAS ?

        Une telle déclaration devrait faire l’objet de prudence de la part du consommateur car si il était avéré que le BHB tant prisé contienne des substances hautement cancérigènes et impropres à la consommation comme le prétend Polain NZOBEUH, alors il serait judicieux tout comme pour l’alcool et comme pour la cigarette, de consommer avec modération.

En attendant, le BHB continue de faire le bonheur des inconditionnés de la gastronomie camerounaise et africaine et aura encore de belles années devant lui.

Alors, consommons du BHB avec plaisir et surtout avec modération!

Par: Ngpartner


Doctrines christiques, islamiques, judaïques, bouddhiques: Cures psychiatriques pour âmes égarées ou endoctrinements dangereux pour fanatiques?

        La religion ou l’opium du peuple! Appartenir à un groupe religieux aujourd’hui fait partir de l’une des premières préoccupations en Afrique. Le 21ème siècle voit la montée fulgurante des : « meneurs spirituels », chargés d’amener leurs adeptes vers la purification et le paradis. Pourtant le but n’est pas toujours cela. Je vous invite à aller ensemble essayer de trouver des éléments de réponses à ce phénomène.

Livre religieux ouvert. Crédit:Ri-ya

      Religion cure psychique pour âmes égarées?

       L’Afrique qu’on le veuille ou pas est un continent extrêmement en retard sur tous les plans de développements humains. Mais alors cette précarité dont fait montre ce continent pourtant béni des dieux de par son potentiel en ressources matérielles et humaines, met ses habitants en position de fragilité vis-à-vis des religions dites importées. Ces derniers l’ont bien compris et s’y sont déversés comme des abeilles sur du miel. L’africain y trouve désormais un traitement psychiatrique pour ses maux, traitement véhiculé par ces gourous des temps modernes. Toutes les solutions sont trouvées dans la prière. Dieu est remède à tous les maux et du coup, les âmes les plus empruntes à se livrer à des déviances du genre alcoolisme, prostitution, banditisme, meurtre, sont guéris par les discours d’amour, de tolérance et de pardon. certain(e)s y vont même en quête d’une âme sœur. Croire en Dieu guéri de la dépression, de la schizophrénie et des autres maladies mentales de ce siècle objet du stress et de la pression des nouvelles sociétés modernes.

Religions endoctrinement dangereux pour fanatique ?

Oui ! Sans aucun doute et c’est là où le bas blesse. Dans cette quête du paradis, beaucoup d’africains sont  tombés sous la coupe des prédicateurs de tout poil qui, faute de véhiculer un message d’amour, promettent le paradis à condition en échange de l’extinction systématique de toute libre pensée. Beaucoup de sang coulent aujourd’hui du fait de cet endoctrinement religieux sensé apporter la paix aux âmes torturées et qui profitent de cette faiblesse pour envoyer des innocents à la mort. Des attentats, des raids, des croisades visant à imposer la pensée unique ou alors à éradiquer toute forme d’insoumission sèment la désolation au nom d’un Dieu pourtant amour et tolérance. Plus aucun continent n’est désormais à l’abri, Amérique, Europe, Afrique et j’en passe. Le fanatisme a le vent en poupe.

Au Cameroun ces dernières années, on voit naître et grandir des mouvances dites pentecôtistes qui ont le plus souvent à leurs têtes, un pasteur qui est presque comparé à un petit dieu. Celui ci a quant à lui, un droit de vie et de mort sur ses ouailles. Il a par exemple le pouvoir d’ordonner à un adepte de se séparer de son (sa) conjoint(e) si il estime que celle ou celui-ci va à l’encontre de ses intérêts; conséquence, des nombreux foyers brisés. Ils peuvent aussi réclamer que leur soit versée une partie des salaires de chaque adepte. Des campagnes de délivrance qui parfois se terminent de la façon la plus tragique. Mais comment devient -t-on Pasteur?

Au Cameroun, n’importe qui peut être propriétaire d’une église chrétienne. Il suffit juste pour cela de recevoir l’onction d’une église déjà implantée, d’être inscrit dans une école locale de théologie, d’y obtenir un diplôme qui ensuite te permettra d’aller te faire initier aux arts de l’occultisme dans les pays comme le Bénin, le Nigeria afin d’acquérir le fameux pouvoir de guérison et de délivrance.

Mains -et-bougie. Crédit: Myriams-Fotos

Comment en sommes nous arrivé là ?

Faute d’y apporter une réponse cohérente, je reste convaincu que beaucoup ont compris que l’homme dans son essence est une âme torturée et que malgré le degré d’aisance et de bien être matériel dont il peut jouir, il restera dans une quête existentielle constante. Quelle est mon origine ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Dès lors la religion devient soit un remède pour l’âme, soit un détonateur cataclysmique à même de semer la mort et la désolation.

En ce qui me concerne, croire ou ne pas croire, l’homme reste un loup pour son semblable, mais lorsque un message religieux ayant vocation à propager la douceur lui est véhiculé, il peut alors passer de l’état d’une chenille dans sa chrysalide pour se transformer en un beau papillon et devenir meilleur pour son semblable. Si par contre le message va dans l’autre sens, alors il servira à nourrir et à alimenter le loup qui sommeille en nous et s’en suivra alors la désolation et le chaos.

Par Ngpartner


Piraterie des œuvres de l’esprit : un fléau qui tue la créativité

      L’Afrique jouit du don divin de la créativité  d’œuvres de l’esprit : musique, cinéma, théâtre, danse, sculpture etc.. qui sont autant d’atouts qui suscitent l’envie et le respect. Pourtant, durant cette époque, on n’aura jamais autant floué au sol les droits d’artistes, particulièrement au Cameroun où je vous invite à me suivre sur le chemin de la piraterie qui fait des ravages dans le milieu artistique.

Guitares
Deux guitares. Crédit : Pixabay / Pexels

Le Cameroun a ceci de particulier qu’il regorge de tout (Afrique en miniature). L’art y occupe une place de choix. A première vue c’est le pays de la bonne humeur où il fait bon vivre avec sa panoplie d’artistes musiciens, plasticiens, comédiens, cinéastes, artisans etc… Les points chauds, bars restaurants, snacks, discothèques y distillent de jour comme de nuit la bonne humeur et l’ambiance. Le public en profite sans sourciller ni ne s’interroge sur l’origine ou les droits sur ces œuvres qui font tant leur bonheur.

Qu’est ce que la piraterie ?

Répondons à cette question le plus simplement possible. C’est l’exploitation des œuvres d’un artiste à des fins pécuniaires sans que le principal créateur n’en tire le moindre profit.

musique
Disques vinyles, cds et cassettes. Crédit : Andre Moura / Pexels

Comment se manifeste la piraterie au Cameroun ?

Au cours des années 70 jusqu’aux années 80, l’artiste camerounais jouit des fruits de son art. Il peut par exemple percevoir aisément ses droits d’auteur qui lui sont régulièrement reversés par des sociétés agrées par l’Etat qui, à son tour, veille à ce que les règles du jeu soient respectés entre les particuliers qui reversent dans les caisses de ces sociétés, le prix de leur utilisation des œuvres artistiques et des artistes, qui ensuite les perçoivent.

Au début des années 90, avec l’avènement de la crise économique qui secoue cruellement le pays, on assiste à la rupture de cette chaîne éthique. Désormais dans la clandestinité vont se développer des structures de multiplication des k7 audio de l’époque. Les œuvres artisanales sont imitées pour en tirer le maximum de profit, bref la machine est désormais mise en branle pour appauvrir et paupériser au maximum les créateurs des œuvres au bénéfice de quelques individus tapis dans l’ombre. Plus tard, vers les années 2000,  l’avènement du numérique viendra achever les derniers espoirs en droits d’auteur avec le téléchargement en ligne massif via les plateformes sur internet. Désormais les CD et autres œuvres piratés sont exposés à même le sol et vendus au vu et au su de tous, sans aucune inquiétude et ceci à des prix ridicules. Par exemple, un artiste vend son oeuvre à 4500 francs CFA, le pirate vend la même oeuvre à 250 francs CFA. Vous voyez que cela ne laisse aucune chance à l’oeuvre originale.

Pour la petite histoire, en date précise du 17 juillet 2021 au lieu dit de Mvog Ada à Yaoundé, un groupe de jeunes a été extirpé d’une maison abandonnée des sous quartiers. Suite à un coup de fil émis par une personne qui a voulu garder l’anonymat, la police a fait une descente sur le terrain aux environs de 18h00 alors que ces jeunes étaient en plein dans la multiplication de CDs audio. Le butin de cette prise s’élevait à plusieurs cartons de CD contenant du support vierge, plusieurs supports déjà enregistrés, une imprimante pour confectionner les pochettes ainsi que d’autres petits matériels de conditionnement. Exposés aux populations menottes en main puis ensuite amenés dans les véhicules des forces de l’ordre, grande sera la surprise de tous de les retrouver le lendemain en liberté se baladant dans les rues de la ville. Cette impunité face au phénomène est la principale cause de la montée fulgurante de la piraterie dans nos villes.

Réaction des artistes et des pouvoirs publics

En réponse à cette déferlante, les artistes crient, hurlent, se plaignent et réclament que l’état intervienne pour les remettre dans leurs droits. La riposte de l’état se manifeste par la création des sociétés de droit d’auteur donc nous citerons la SOCADRA (ex Société Camerounaise du Droit d’Auteur), la SOCINADA (Société Civile Nationale du droit d’auteur), la SCDV (Société Camerounaise des Droits Voisins) pour ne citer que celles-là qui tomberont en faillite les unes après les autres du fait de la mauvaise gérance et des luttes internes entre les artistes eux-mêmes. En effet, ces sociétés ont été créées pour être dirigées par ces artistes qui vont se diviser en clans avec comme principal objectif celui de s’enrichir individuellement au détriment de la masse.

A qui la faute ?

Sûrement pas aux consommateurs qui sont soumis à un pouvoir d’achat précaire du fait d’une crise économique sauvage, sûrement non plus aux artistes qui sont les principales victimes de cette piraterie qui les appauvrit lamentablement  et les rend misérables jour après jour, mais à l’Etat qui a fuit devant ses responsabilités du fait d’une corruption aggravée ainsi qu’aux pirates tapis dans l’ombre qui ont profité de cette précarité pour se remplir malhonnêtement les poches.

En attendant, la piraterie a encore des beaux jours devant elle et continue de faire des ravages dans le milieu artistique au Cameroun face à l’impuissance des artistes résignés qui attendent et espèrent qu’un jour l’administration entendra leurs cris de coeur et se décidera à entreprendre de véritables actions répressives et punitives contre les auteurs d’actes de piraterie.

Par Ngpartner

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Visite d’Emmanuel Macron au Cameroun. Les non-dits d’une visite aux allures de réchauffement diplomatique entre la France et le Cameroun

Ce 25 juillet aux environs de 22 heures, s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Yaoundé Nsimalen du Cameroun, l’avion ayant à son bord le président de la République française Emmanuel Macron pour un bref séjour privé au Cameroun. Décryptons ensemble cet événement pour évoquer les zones d’ombre de cette visite.

Monument de l’unité. Crédit: wikipedia

Pour avoir passé 40 ans de règne sans partage à la tête de son pays, le président Paul Biya du Cameroun a été évité par le jeune président  français Emmanuel  Macron au cours de son premier mandat. Ce dernier évoquait à cette époque, des raisons d’éthiques, comme préserver son image en évitant tout rapprochement avec des autocrates africains. Aujourd’hui, à la grande surprise de tous, il est l’invité de celui pour qui il n’accordait auparavant aucun intérêt. Mais que cache cette visite d’Emmanuel Macron à Yaoundé ?

Emmanuel Macron. Crédit : quotepark.com

Rappelons que le Cameroun traverse depuis quelques années plusieurs crises ; en l’occurrence une contestation électorale née de l’élection présidentielle de 2018 où, plusieurs opposants en l’occurrence ceux du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC) ont été arbitrairement emprisonnés et croupissent encore dans les geôles camerounaises, une autre crise sécuritaire dans les régions du nord-ouest et sud-ouest, sans oublier la question de la transition qui se pose avec acuité et qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Certains l’ont d’ailleurs qualifiée du « grand soir camerounais». Tout cela constitue un véritable cocktail explosif ne favorisant éventuellement pas les intérêts français en territoire camerounais. N’oublions pas que malgré la diminution des contrats économiques avec la France, celle-ci reste très fortement liée au Cameroun par la présence de plusieurs de ses entreprises sur le sol camerounais. Enfin Il y a le conflit russo-ukrainien qui défraie la chronique en ce moment et, pour finir,  la question épineuse des massacres perpétrés par l’armée française durant la guerre d’indépendance au Cameroun.

Au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 26 juillet, les présidents du Cameroun Paul Biya et son homologue français Emmanuel Macron se sont livrés au jeu de questions réponses face aux journalistes de la presse publique et privée et ont chacun à son tour tenté d’y répondre.

Paul Biya. Crédit : Av Amanda Lucidon / White House.

Les dessous d’une visite inopportune

En filigrane de tout ce que nous avons vu et entendu au cour de ce passage d’Emmanuel Macron au Cameroun, se cache le souci français de retrouver l’affection de son ancien pré carré qui semble se tourner de plus en plus vers de nouveaux partenaires en l’occurrence la chine, la Russie et l’inde. Cette protection des intérêts français est alimentée par le souci d’une transition apaisée du fait que le président Paul Biya se fait vieux et est de moins en mois apte à continuer de mener à bien le bateau Cameroun. Dès lors, dans la perspective de lui succéder, on assiste par ci par là à la formation des petits groupuscules aux ambitions de remplacer le vieux lion et, prédisant ainsi dans les jours prochains, une éventuelle guerre de succession au sein du sérail.

Cameroun, la grande honte

Qui a oublié comment ce pays a accédé à son indépendance?

Qui a oublié que c’est au prix du sang des fils de ce pays que nous avons acquis notre autonomie? Bien que n’étant pas totale (franc cfa)?

Qui a oublié les tueries et les massacres de l’armée française sur les innocentes populations Bassas et Bamilékés ?

La France pays des droits de l’homme ? Le penser c’est avoir la mémoire historique limitée !

Pourtant l’accueil fastueux réservé au président français démontre à souhait que le Cameroun ignore sa propre histoire, cette liesse populaire et cet engouement des populations vis-à-vis de l’ancien colon frise le ridicule et couvre de honte toute une nation !

Comment comprendre que des populations soient restés debout toute la nuit sous un froid passez moi l’expression « de canard » à attendre impatiemment l’arrivée d’Emmanuel Macron, flouant au sol la mémoire historique de ce grand pays ?

Comment comprendre que durant ce bref séjour, l’accent n’a pas été mis sur cette période sombre de notre histoire ? A qui la faute ? Pas à Emmanuel Macron à mon avis, car si la victime s’évertue à chanter les louanges de son bourreau et le couvre de lauriers, pourquoi s’attendre à ce que ce dernier se lamente et reconnaisse la douleur qu’il lui a infligé ?

Pourtant d’autres l’ont fait ! Pourtant d’autres ont réclamé à chaque fois que l’occasion se soit présentée, la reconnaissance des crimes durant les guerres d’indépendance ainsi que des excuses officielles.

Qu’est-ce qui n’a pas marché avec le cas du Cameroun ? Pourquoi cette indifférence et ce mutisme collectif face à notre histoire ? Et enfin cette grande interrogation, que s’est-il passé pour qu’Emmanuel Macron anticipe son départ hier mardi à 22 h 00 pourtant le programme indiquait son départ pour ce mercredi 27 juillet ? Quel point fâcheux a été évoqué pour provoquer ce départ précipité ? Tout laisse à croire que le vieux Lion d’ Etoudi a été plus coriace qu’on ne s’y attendait.  Tant d’interrogations sans réponses. Dans tous les cas, le constat est là ! Le Camerounais ne connait pas son histoire!

Cameroun ! cameroun ! la grande honte!

Par Ngpartner

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