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Cameroun : Pénurie de carburant à la pompe avec en vue, une éventuelle hausse des prix

Au Cameroun on assiste depuis quelques semaines à un phénomène inhabituel lié à la rareté de tous les produits pétroliers et carburants dans certaines stations services du pays. Quel présage se dessine en filigrane à cette pénurie ? L’opinion s’inquiète et il faut en parler.

Station service, source: Pixabay, Crédit: Andrenikon45

Les populations camerounaises vivent depuis quelques jours une pénurie partielle de produits pétroliers à la pompe avec un accent particulier sur le gas-oil. Le spectacle loufoque des rangs devant les stations d’approvisionnement présentant les consommateurs tenant en main des bidons ou tous autres récipients adaptés pour faire des réserves, crée une réelle inquiétude au sein des populations. D’où le rationnement et la mise en congé technique du personnel de certaines structures soumises à l’utilisation de ces produits.

Notons en entame que le Cameroun est l’un des pays de l’Afrique centrale producteur de pétrole brut.

Les gens se plaignent à longueur de journée du fait de ce manque de carburant à la pompe et, dans les conversations, revient toujours cette interrogation. « Pourquoi c’est ainsi dans un pays qui produit pourtant du pétrole brut ? ».

          Le Cameroun est une Afrique en miniature qui regorge de beaucoup de richesses, doté d’un réel potentiel à trouver nulle part ailleurs et le pétrole fait parti d’un de ces atouts si l’on veut s’en référer aux chiffres donnés par la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures).

Chiffres-clés du 1er  janvier au 30 avril 2022 :

  • Production pétrolière : 8,196 millions de barils (-2,65 % par rapport à la même période de l’année précédente)
  • Volume de pétrole brut commercialisé pour le compte de l’Etat: 4,555 millions de barils (-17,30 %)
  • Production gazière : 30 947,43 millions de pieds cubes, soit 876,33 millions de m(+13,49 %)
  • Quantité de gaz naturel vendue à la Centrale Thermique de Kribi : 3 990,13 millions de pieds cubes de gaz, soit 113 millions de m3 (+0,96%)
  • Quantité de gaz domestique (GPL) livrée à Tradex pour l’approvisionnement du marché local : 9 518,450 tonnes métriques (TM)
  • Quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) vendue à l’international : 22 521 210 millions de British Thermal Unit (BTU), soit 973 682 m3 (contre 809 352 men 2021)

 Recettes générées pour l’Etat :

  • 205,22 milliards de FCFA (+68,66 %) au titre de « redevance SNH » inclue dans le budget de l’Etat
    • 7,99 milliards de FCFA d’Impôt sur les Sociétés (IS)
    • 1,72 milliards de FCFA pour divers impôts et taxes.

Sur un autre plan, le Pipeline Tchad/Cameroun a généré pour l’Etat, des recettes de 12,08 milliards de FCFA au titre du droit de transit (+4,23 %).

Pourtant malgré ces résultats alléchants, l’état camerounais continu de subventionner le prix du carburant à la pompe et cela à des montants ahurissants. D’après les chiffres  du FMI, l’état Camerounais a déjà injecté plus de 120 milliards de FCFA en guise de subvention d’or noir ce qui a amené ce dernier à exiger du Cameroun, l’arrêt de ces subventions. L’état ayant acté cette demande des institutions de Bretton Woods, met ainsi fin à sa subvention sur le prix des produits pétroliers. Il se dit désormais dans les chaumières que la pénurie actuelle serait en prélude à une prochaine hausse du prix à la pompe et, cette idée faisant son bonhomme de chemin crée déjà une véritable psychose dans l’opinion déjà étouffée par les récentes hausses fulgurantes du prix des produits de premières nécessités sur le marché et mettant en mal le panier de la ménagère. Très logiquement, cette nouvelle hausse annoncée devrait avoir une fois de plus une incidence considérable sur les prix de denrées de première nécessité tandis que le pouvoir d’achat quant à lui serait resté désespérément stable.

Note de service du directeur général de Arab contractor. Crédit: Ngpartner

Mais de quelles réelles possibilités dispose le Cameroun en terme d’exploitation de son sous sol pétrolier ? Rien du tout! L’absurdité totale ! Le Cameroun n’a aucun programme d’étude ni d’analyse de site pétrolier, ne dispose d’aucune structure de transformation de pétrole Brut en produits finis. Ce qui signifie pour faire simple que le Cameroun se contente de produire du pétrole mais ne se retrouve nulle part sur le circuit de l’extraction, de la transformation et de la vente. Une vraie curiosité !

Alors le camerounais subira sans doute dans les prochains jours, une hausse des prix à la pompe alors que lui même produit du pétrole qu’il vend malheureusement  pour que celui-ci soit raffiné et transformé, pour lui être ensuite revendu à prix d’or.

Une expression revient quotidiennement ici et dit ceci : «  Si on t’explique le Cameroun et que tu comprends, sache que tu n’as vraiment pas compris ».

Par Ngpartner


Cameroun : Dans les couloirs de la crise anglophone avec la mort du Chef de guerre Field Marshall et les éventuelles conséquences sur la poursuite des affrontements

Soldat en charge, Source Pixabay: Crédit: Defense Imagery,

Ce 12 Juillet 2022 à Menji dans le Lebialem, Sud-ouest Camerounais, Olivier Lekaeka alias Field Marshall, général de la république autoproclamée d’ambazonie est abattu et son corps exposé sur la place publique. Revenir sur cet événement permet d’éclairer et de mieux comprendre les circonstances et les raisons de cette mise à mort.

Field Marshal de son vrai nom Oliver Lekeaka est un général ambazonien né en décembre 1968 à Azi dans le Sud ouest du Cameroun. Après des études chaotiques, ce dernier s’est engagé dans l’armée camerounaise afin de servir son pays, pourtant il fera défection. Mais, quelles sont les raisons ayant poussé ce vaillant soldat à se retourner pour embrasser l’ennemi ? Pour le savoir revenons quelques année en arrière jusques 1916 où après la défaite allemande, le Cameroun est scindé en 02 parties et mis sous administration Franco britannique. Ces deux parties seront ainsi administrées de 1916 jusqu’en 1961, date à laquelle les 02 entités Cameroun vont se réunir et d’où naîtra le Cameroun fédéral qui à son tour s’effondrera en 1972 lors d’un référendum  constitutionnel. Viendra à son tour un système de centralisation aiguë de l’administration publique sur la capitale politique Yaoundé.

Durant ces longues années d’administration centralisée, des frustrations en gestation feront leur bonhomme de chemin dans les esprits des uns et des autres jusques 2016, date à laquelle l’explosion aura lieu. Une grève des avocats et des enseignants anglophones des deux régions du Cameroun va éclater dans les villes de Buea et Bamenda, avec en prime la dénonciation de la tentative du gouvernement de détruire le common law ainsi que tout le système d’enseignement en anglais. Pour y mettre un terme, les militaires engagent une violente et sanglante répression qui aura pour conséquences la radicalisation des populations anglophones suivit par la naissance de plusieurs groupuscules séparatistes en l’occurrence les Red Dragons a laquelle appartient le général Field Marshall qui, scandalisé par ce qui arrive à sa communauté, va rompre avec son allégeance aux institutions républicaines et rentrer en guerre contre l’état du Cameroun.

Soldat en faction, source: Pixabay, Crédit: Amberclay

Le 12 juillet 2022, le BIR bataillon d’intervention rapide localise Field Marshall aux alentours de Menji et lance un assaut au terme duquel ce dernier est tué avec un de ses gardes rapprochés. Il se dit qu’il aurait été tué dans son sommeil comme le rapporte le site Cameroun web et qu’ensuite les autres combattants de la guérilla Red dragons auraient pris la fuite.

Une analyse froide de la situation nous amène cependant à nous poser un certain nombre de questionnements, car pour avoir maintes fois été donné pour mort puis ensuite revu vivant, les rumeurs vont bon train sur l’effectivité de cette nouvelle annonce de décès bien qu’un corps ressemblant trait pour trait à celui du fameux Field Marshall a été exposé sur la voie publique.

Par ailleurs, la mort de Field Marshall serait un véritable soulagement pour les uns et une perte incommensurable pour les autres qui voyaient en lui un Che guevara camerounais en puissance qui viendrait imposer par ses incursions à répétition, un nouvel équilibre de force et amènerait ainsi le gouvernement camerounais à revoir un certain nombre d’accords devant contribuer au décongestionnement des situations économique, sociale et politique devenus précaires au Cameroun.

Tout compte fait, devrait on se réjouir du décès de Field Marshall quand, malgré tous les appels à un véritable dialogue entre les belligérants de cette crise lancés de par et d’autres vers les dirigeants camerounais, et que ceux-ci sont restés sourds et se sont mués dans un entêtement qui aura à ce jour coûté la vie à des milliers de citoyens innocents ? Ne coure -t-on pas le risque de voir apparaître dans les prochains jours, d’autres Field Marshall beaucoup plus nuisant que celui que nous avons connu?

En cas de guerre, il n’y a jamais de vainqueur. Il n’y a que des perdants et seul le dialogue détermine la vraie victoire.

Par Ngpartner

https://audeladureel.mondoblog.org/wp-admin/post.php?post=281&action=edit


Carte postale de la capitale régionale de l’ouest cameroun: Bafoussam

Suivez moi à Bafoussam au Cameroun en ce mois de juillet; période de pleine saison des pluies, pour une visite touristique des lieux et sites mythiques de cette belle région de l’ouest du pays et qui en cette année 2021-2022, aura connu une transformation du fait du passage de la coupe d’Afrique des Nations de football. cette série de photographies vise à permettre aux lecteurs et aux lectrices de se faire une idée de cette belle cité capitale qu’est devenue la ville de Bafoussam.

Bafoussam
Monument Wanko, crédit: Ngpartner

Samuel Wanko Du nom de celui à qui est dédié ce monument, a donné à la ville de Bafoussam, son premier plan d’urbanisation. Il avait en rêve à cette époque de faire de Bafoussam une ville au standard européen. Pour cela, une artère sera baptisée en son honneur puis ce monument sera érigé en son nom.

Bafoussam
Entrée de la Chefferie Supérieure de Bafoussam. Crédit photo par Ngpartner

L’image ci-dessus nous présente l’entrée du palais Royale de la chefferie Bafoussam. Son arrière offre un paysage panoramique fortement influencé par la tradition. une grande allée qui mène tout droit au palais du Roi des Fùsseps.

image case sacrée, crédit photo par Ngpartner

La case sacrée: Elle accueille les membres des sociétés sécrètes du village Bafoussam au cours des événements traditionnelles. Y sont conservés également certains secrets de la tradition.

Tribune officielle de la chefferie bafoussam. Crédit photo par Ngpartner

Cette tribune sert d’abri à sa Majesté le Chef Supérieur, Roi des Fùssep ainsi qu’à sa délégation composée de notables, de personnalités importantes de la cour ainsi que de certaines autorités de la ville durant les événements de type culturels comme le festival Nyang-Nyang sur lequel nous aurons l’occasion de revenir plus profondément dans nos prochains articles.

Photo entrée de la forêt sacrée, Crédit photo par Ngpartner

La forêt sacrée: D’après certains récits contemporains, cette forêt serait le refuge des totems des garants de la tradition Bafoussam. Tout fils ou fille Fùssep ayant reçu un titre honorifique et ayant subit un rite d’initiation recevrait ensuite un totem qui serait un animal et qui vivrait désormais dans cette forêt. Toutes ces allégations en effet ne sont que pures rumeurs et suppositions.

Image prise au lieu dit descente monument Wanko.

Zingana Hôtel: Une des façades de l’un des plus grand hôtel de la ville de Bafoussam, sinon le plus grand.

Avenue dit descente Manoir Hôtel

Snack bar le La’akam: Au Cameroun, les week-ends sont des moments de détente et de relaxation pour dissoudre le stress de la semaine. on se prépare aussi à la relance de la prochaine semaine autour d’un pot entre amis tout en écoutant un bon air de musique plus souvent folklorique!

Edifice abritant les services de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale. Crédit photo: Par Ngpartner

Immeuble BEAC: (Banque des Etats de l’Afrique Centrale): véritable bijoux au cœur de la capitale régionale, abrite les bureaux de cette communauté monétaire installé en Afrique centrale ayant comme monnaie commune, le Francs CFA. Cette structure architecturale est entièrement construite au style traditionnel, avec des murs en forme de masque Bamiléké.

FEICOM de Bafoussam, crédit photo: Ngpartner

FEICOM: Cette structure a été mise en place en 1974 suivant la loi N° 74/23 du 05 décembre 1974 et a effectivement lancé ses activités en 1977.

Cet organisme a pour but d’accompagne les Communes dans leur quête de développement et d’amélioration des conditions de vie des populations ; ceci à travers l’appui technique et financier qui se traduit par :

– L’entraide entre les Communes par les contributions de solidarité et les avances de trésorerie ;

– Le financement des travaux d’investissements communaux ou intercommunaux;

– La couverture des frais relatifs à la formation du personnel communal et du personnel d’état civil ;

– La centralisation et la redistribution des Centimes Additionnels Communaux (CAC) et autres Impôts Communaux Soumis à Péréquation (ICSP) notamment, la Redevance Forestière Annuelle (RFA), les Droits de Timbre Automobile (DTA) et la Taxe de Développement Local (TDL) ;

– La mise à la disposition des Communes, Communautés urbaines et syndicats de Communes des fonds issus de la Dotation Générale de la Décentralisation (DGD).

Entrée principale jardin botanique de Bafoussam, crédit photo: Ngpartner
Bureaux de la préfecture de Bafoussam

Préfecture: La particularité de cette bâtisse est son ancienneté. C’est une vieille construction de l’époque coloniale, oeuvre du bref passage des Allemands au Cameroun avant qu’il soit mis sous protectorat Franco-Anglais. Vous constaterez que la toiture est physiquement délabrée sous l’effet du temps.

Palais Présidentiel de Bafoussam, crédit: Ngpartner

Palais Présidentiel de Bafoussam: voici le palais dans lequel le Président de la République séjourne lors de ses passages dans la Région de l’Ouest. Il n’est pas possible d’apporter la moindre description de ce lieu car il fait l’objet de tous les mystères. Pour prendre cette photo, j’ai été obligé de me dissimuler dans la broussaille.

Ce catalogue n’est que le début d’une longue série de photos illustratives des paysages de l’Ouest Cameroun en général et de la ville de Bafoussam en particulier. Le meilleur restant à venir, nous vous donnons rendez-vous très prochainement sur nos pages.

Par Ngpartner


Cameroun : récurrence du racket des forces de police

Suivez-moi au Cameroun où, suite à un incident survenu le 12 août 2021 entre un policier camerounais et un usager de la route, chauffeur conducteur de taxi en l’occurrence dans les rues de la capitale politique Yaoundé, on assiste désormais quotidiennement à des rixes entre les forces de police et les populations. Après ces incidents à répétition, j’estime qu’il est temps qu’un regard sérieux des autorités soit observé vers ce phénomène qui prend de l’ampleur.

          Le constat est désormais flagrant et est en même temps accepté par tous et toutes. La police camerounaise est en pleine décadence morale et éthique. C’est un fait ! Nous vivons au quotidien avec cette réalité factuelle. Mais, revenons d’abord un peu en arrière dans les années 80. A cette époque où le policier s’engageait sur l’honneur à se mettre au service des populations et des usagers. Les jeunes qui se faisaient recruter dans la police, galvanisés par ces slogans patriotiques de l’époque, étaient formés pour servir et non se servir. Ah ! La belle époque  où l’on pouvait se balader tranquillement dans les ruelles de notre belle capitale Yaoundé sans la moindre peur et cela à des heures indues ; cette époque où tout citoyen n’avait qu’à se conformer à la loi pour être à l’abri du racket et des tracasseries policières de toute nature. Les temps ont bien changés depuis!

Crédit : Kindel Media / Pexels

On assiste maintenant à l’émergence d’une nouvelle génération de policiers qui règne en maître dans la cité, qui fait la loi et se sert au lieu de se mettre au service des populations. La formation que ces derniers ont reçu à l’école de police est exploitée pour cumuler les motifs au cours des contrôles de police, qui se font même parfois sans autorisation de leur hiérarchie. Lorsque vous êtes interpellés par un policier, le contrôle d’identité et de conformité des pièces de votre véhicule ne sont qu’un acte hypocrite visant à tromper les apparences. La réalité étant toute  autre chose. Tout usager de la route sait et a intégré l’idée suivant laquelle la conformité des pièces ne le met pas à l’abri du racket. Un seul geste compte et permet à l’usager de sortir des griffes d’un agent de police :  celui de glisser un billet de 1000 francs CFA dans le dossier du véhicule en le remettant à l’agent de service, ce qui leur vaut d’ailleurs le surnom de « mange-mil », nom d’un oiseau des zones sahéliennes se nourrissant de mil, céréale africaine.

Le racket des agents de la police est devenu un fléau qui ronge ce corps et maintient les usagers dans une misère criarde face à cette voracité policière sans limite. Tenez ! En date du 12 août 2021, un jeune taximan interpellé pour un contrôle dans les rues de la capitale Yaoundé refuse de se plier aux règles du racket et décide alors de ne pas s’arrêter. Face à ce refus catégorique, il sera acteur d’une scène ahurissante. Le policier en question, sifflet aux lèvres, après maintes vaines tentatives de le stopper, va se jeter tout bonnement sur le capot du véhicule pour l’arrêter de force. Le chauffeur de taxi dans son élan va lui passer dessus et le trainer sur la chaussée. Stupeur générale ! Cris et attroupements des passants pour essayer d’assister à cette scène des plus loufoques. Autre fait : le 20 juillet 2021, une député de la nation du nom de Nourane Foster apparaît dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux où elle est en vive altercation avec les agents de police sur la voie publique. Il est même devenu fréquent de tomber sur un attroupement avec au centre, un agent des forces de l’ordre en train de se battre avec un usager à mains nues. Autrefois, frapper sur un agent des forces de police était comparé à un crime de lèse majesté ! Le policier, de par la tenue qu’il arborait, était comparé à un totem et ne pouvait subir aucune méprise venant de la part d’un civil, la tenue était sacrée et on disait que la crainte du policier était le début de la sagesse.

        Ce phénomène du racket a désormais entraîné un désamour chronique des populations vis-à-vis de ces forces de l’ordre pourtant chargées de les protéger. Plus aucun jour ne passe sans que l’on n’entende qu’un policier se soit fait « tabasser » ou renverser par un automobiliste mécontent. Des bagarres et des luttes à n’en plus finir dans nos rues.

       Essayons par un retour quelques années en arrière, de trouver des éléments pouvant justifier ou tout au moins, expliquer cette montée fulgurante du phénomène racket dans nos villes et capitales. Au courant des années 90, le Cameroun a connu ce qu’on a appelé de façon péremptoire « année de braise » avec l’arrivée des multipartismes et du pluralisme politique. Cette vague de changements qui ont fortement influencés la majorité des pays africains et le Cameroun en particulier, sera couronné le 11 janvier 1994 par la dévaluation du franc CFA qui à son tour entraînera une coupure drastique des salaires des fonctionnaires camerounais de 50 %. Cette baisse des salaires qui ne sera compensée ni par la chute des prix des denrées de première nécessité pour le panier de la ménagère, ni sur tous les autres aspects financiers de la vie publique. Le souci de maintenir vaille que vaille le même train de vie fait son bonhomme de chemin au sein du corps de la police camerounaise, amenant les uns et les autres à développer des stratégies nauséeuses afin de joindre les deux bouts.

         Il y a aussi d’autre part, la complicité des usagers qu’il faut déplorer ici, parce que soucieux de chevaucher la loi et de fonctionner dans la clandestinité, ces derniers encouragent leur propre racket en faisant le choix de donner le fameux billet de 1000 francs au lieu de se mettre tout simplement en règle, bien que découragés par le fait qu’étant ou pas en règle, ils passeraient quand même passez moi le terme: « à la casserole ».

         Quelques pistes de solutions ont été cependant amorcées par les autorités  en charge de lutter contre ces phénomènes, on citera la mise sur pieds de la commission nationale anti-corruption (CONAC) et autres ONG. Les mentalités restent cependant dures à changer. Tous les efforts dans ce sens sont confrontés à un mur de résistance à nul autre pareil. Rien n’y fait ! Cependant, nous espérons qu’avec la bonne volonté et la ténacité des organismes en charge du combat contre le racket policier, nous assisterons dans les années futures à l’émergence, d’une nouvelle génération de policiers, aguerris, soucieux du bien-être des usagers, engagés plus que jamais à servir et non se servir.

Par Ngpartner


Délestages intempestifs au Cameroun : délestage ou détestage?

Cet article relate l’univers chaotique des coupures intempestives d’électricité au Cameroun en ce début d’année 2022. Cette initiative d’en parler est motivée par le silence coupable des responsables du réseau électrique. Le silence de l’Etat ainsi que celui des décideurs.

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Poteau vétuste avec des connexions désordonnées. Crédit photo: Ngpartner

Il ne passe plus un jour au Cameroun où on ne s’interroge sur les raisons de ces coupures d’électricité intempestives, devenues récurrentes. Les populations se sont résignées à vivre avec et cela les handicape sur leur quotidien.

Le délestage électrique puisque c’est de cela dont il s’agit est un véritable fléau en Afrique. C’est devenu l’apanage d’un vécu quotidien dans toutes les villes du Cameroun. Le réseau de distribution de l’électricité serait devenu un bateau sans capitaine, navigant sans direction vers une destination inconnue. Sinon comment expliquer que dans un pays irrigué par des fleuves et des rivières, on puisse avoir autant de difficultés à alimenter convenablement les populations en électricité ? Les fréquences des coupures peuvent s’étaler sur une dizaine de jours, voire même sur tout un mois pour les zones les moins privilégiées. Tout se passe comme si désormais la distribution électrique tenait compte des paramètres sociologiques dont le commun des citoyens ne maîtriserait pas les rouages. On arrive à trouver des zones dites administratives qui sont plus ou moins épargnées ou qui subissent une fréquence de coupures relativement gérable et, d’autres zones par contre qui sont le souffre-douleur des coupures de courant. Dans la zone de la région de l’est du pays, toutes les villes et villages sont alimentés par un groupe électrogène archaïque consommant du carburant. Auriez-vous imaginez pareille réalité en plein 21ème siècle ? Que non ! Dans ce cas, l’astuce serait de rationner l’électricité méthodiquement par un procédé qui consisterait à alimenter certains quartiers en électricité sur une durée équivalente à la moitié de la journée, et ensuite couper le courant électrique pour le reste de la journée pour passer le relais à un autre quartier.

Pièce dans le noir total. Crédit photo : Matthew Henr depuis Burst

Il est donc question pour l’utilisateur d’avoir à sa disposition un calendrier qui le renseignera au quotidien sur les heures du rationnement ainsi que sur ceux du délestage (coupure), histoire pour lui de concentrer toutes ses tâches journalières qui nécessitent un apport en électricité. Vous l’avez sans doute deviné, cela impacte lourdement le vécu des populations ainsi que la machine économique de ce pays d’Afrique centrale autrefois réputé pour sa stabilité financière et le bien-être de ses populations ! On est donc tenté de se demander : qu’est ce qui n’a pas marché ?

         Aujourd’hui, pour cause de délestage on assiste au recul économique de cet ancien Eldorado du fait d’une industrie essentiellement tournée vers la consommation d’énergie électrique générée par les barrages, à la baisse du niveau scolaire du fait du rationnement de l’énergie. Cela entraîne la diminution du temps d’apprentissage des élèves et apprenants et progressivement au renfermement des populations qui y résident.

         Les citoyens les plus nantis pouvant s’offrir un groupe électrogène, restent les seuls à échapper à cette malédiction, même si parfois ils sont eux aussi confronté aux multiples pannes de ces petits appareils à électricité.

         Pourtant, il existe bien des solutions pérennes qui peuvent résoudre durablement ce problème propre au Cameroun et à certains pays d’Afrique qui ont la manne fluviale, c’est-à-dire ceux qui ont reçu de la nature le privilège d’être entourés d’eau de part et d’autre. Certains seront tenté de se demander : « Mais qu’attend- t-on ? » Ce n’est pas si simple !

        Pourtant, il suffirait d’investir dans  la construction des barrages modernes et veiller à la réhabilitation et à l’entretien constant des infrastructures déjà en fonctionnement. Tout cela dépendra d’une réelle volonté politique de la part des dirigeants et des principaux décideurs.

         Sortir le Cameroun du noir devient dès lors un véritable challenge. Et si l’on constate que ce pays bénéficie de toutes les conditions requises pour pallier son déficit énergétique, il devient dès lors impératif de se poser la question suivante  : qu’est-ce qui coince ?

             Alors de vous à moi délestage ou alors détestage ?

                                                                                                                       Ngpartner