Cameroun : Pénurie de carburant à la pompe avec en vue, une éventuelle hausse des prix

Article : Cameroun : Pénurie de carburant à la pompe avec en vue, une éventuelle hausse des prix
Crédit: stocksnap
21 juillet 2022

Cameroun : Pénurie de carburant à la pompe avec en vue, une éventuelle hausse des prix

Au Cameroun on assiste depuis quelques semaines à un phénomène inhabituel lié à la rareté de tous les produits pétroliers et carburants dans certaines stations services du pays. Quel présage se dessine en filigrane à cette pénurie ? L’opinion s’inquiète et il faut en parler.

Station service, source: Pixabay, Crédit: Andrenikon45

Les populations camerounaises vivent depuis quelques jours une pénurie partielle de produits pétroliers à la pompe avec un accent particulier sur le gas-oil. Le spectacle loufoque des rangs devant les stations d’approvisionnement présentant les consommateurs tenant en main des bidons ou tous autres récipients adaptés pour faire des réserves, crée une réelle inquiétude au sein des populations. D’où le rationnement et la mise en congé technique du personnel de certaines structures soumises à l’utilisation de ces produits.

Notons en entame que le Cameroun est l’un des pays de l’Afrique centrale producteur de pétrole brut.

Les gens se plaignent à longueur de journée du fait de ce manque de carburant à la pompe et, dans les conversations, revient toujours cette interrogation. « Pourquoi c’est ainsi dans un pays qui produit pourtant du pétrole brut ? ».

          Le Cameroun est une Afrique en miniature qui regorge de beaucoup de richesses, doté d’un réel potentiel à trouver nulle part ailleurs et le pétrole fait parti d’un de ces atouts si l’on veut s’en référer aux chiffres donnés par la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures).

Chiffres-clés du 1er  janvier au 30 avril 2022 :

  • Production pétrolière : 8,196 millions de barils (-2,65 % par rapport à la même période de l’année précédente)
  • Volume de pétrole brut commercialisé pour le compte de l’Etat: 4,555 millions de barils (-17,30 %)
  • Production gazière : 30 947,43 millions de pieds cubes, soit 876,33 millions de m(+13,49 %)
  • Quantité de gaz naturel vendue à la Centrale Thermique de Kribi : 3 990,13 millions de pieds cubes de gaz, soit 113 millions de m3 (+0,96%)
  • Quantité de gaz domestique (GPL) livrée à Tradex pour l’approvisionnement du marché local : 9 518,450 tonnes métriques (TM)
  • Quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) vendue à l’international : 22 521 210 millions de British Thermal Unit (BTU), soit 973 682 m3 (contre 809 352 men 2021)

 Recettes générées pour l’Etat :

  • 205,22 milliards de FCFA (+68,66 %) au titre de « redevance SNH » inclue dans le budget de l’Etat
    • 7,99 milliards de FCFA d’Impôt sur les Sociétés (IS)
    • 1,72 milliards de FCFA pour divers impôts et taxes.

Sur un autre plan, le Pipeline Tchad/Cameroun a généré pour l’Etat, des recettes de 12,08 milliards de FCFA au titre du droit de transit (+4,23 %).

Pourtant malgré ces résultats alléchants, l’état camerounais continu de subventionner le prix du carburant à la pompe et cela à des montants ahurissants. D’après les chiffres  du FMI, l’état Camerounais a déjà injecté plus de 120 milliards de FCFA en guise de subvention d’or noir ce qui a amené ce dernier à exiger du Cameroun, l’arrêt de ces subventions. L’état ayant acté cette demande des institutions de Bretton Woods, met ainsi fin à sa subvention sur le prix des produits pétroliers. Il se dit désormais dans les chaumières que la pénurie actuelle serait en prélude à une prochaine hausse du prix à la pompe et, cette idée faisant son bonhomme de chemin crée déjà une véritable psychose dans l’opinion déjà étouffée par les récentes hausses fulgurantes du prix des produits de premières nécessités sur le marché et mettant en mal le panier de la ménagère. Très logiquement, cette nouvelle hausse annoncée devrait avoir une fois de plus une incidence considérable sur les prix de denrées de première nécessité tandis que le pouvoir d’achat quant à lui serait resté désespérément stable.

Note de service du directeur général de Arab contractor. Crédit: Ngpartner

Mais de quelles réelles possibilités dispose le Cameroun en terme d’exploitation de son sous sol pétrolier ? Rien du tout! L’absurdité totale ! Le Cameroun n’a aucun programme d’étude ni d’analyse de site pétrolier, ne dispose d’aucune structure de transformation de pétrole Brut en produits finis. Ce qui signifie pour faire simple que le Cameroun se contente de produire du pétrole mais ne se retrouve nulle part sur le circuit de l’extraction, de la transformation et de la vente. Une vraie curiosité !

Alors le camerounais subira sans doute dans les prochains jours, une hausse des prix à la pompe alors que lui même produit du pétrole qu’il vend malheureusement  pour que celui-ci soit raffiné et transformé, pour lui être ensuite revendu à prix d’or.

Une expression revient quotidiennement ici et dit ceci : «  Si on t’explique le Cameroun et que tu comprends, sache que tu n’as vraiment pas compris ».

Par Ngpartner

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